المرصد يدعو النواب الفرنسيين للتضامن مع سجناء الصحافة في مصر

لندن- 7-12-2020

دعا المرصد العربي لحرية الإعلام -ومقره لندن-النواب الفرنسيين للتضامن مع سجناء الصحافة في مصر والمطالبة بسرعة الإفراج عنهم والذين يتجاوز عددهم 70 صحفيا ومصورا.

وفي رسالة أرسلها المرصد إلى رئيس لجنة العلاقات الخارجية ونواب رئيس اللجنة ورؤساء الكتل البرلمانية بمناسبة زيارة السيسي إلى فرنسا دعا المرصد النواب للضغط على حكومتهم لوقف دعمها للجنرال السيسي المعادي لحرية الصحافة وحرية التعبير، والذي يوظف الدعم الفرنسي في ارتكاب المزيد من الانتهاكات.

وأكد المرصد في رسالته أن مصر تتبوأ الآن المركز 166 عالميا في مؤشر حرية الصحافة، وأنها تقبع في المنطقة السوداء بسبب تلك الانتهاكات التي لم تتوقف بل تتزايد يوما بعد يوم.

وأوضح المرصد أن سجون النظام المصري تحوي حاليا عددا كبيرا يتجاوز الـ  70 من الصحفيين والمصورين من مختلف الاتجاهات السياسية، لا ذنب لهم سوى ممارسة عملهم الصحفي في نقل الأحداث بشكل مهني، بعيدا عن الرواية الرسمية، او ممارسة حقهم في التعبير عن الرأي عبر نشر انتقادات لسياسات النظام في مقالاتهم او عبر صفحاتهم على مواقع التواصل الاجتماعي، او حسب تصنيف الأجهزة الأمنية لهم وفقا لمعتقداتهم السياسية.

وذكر المرصد في رسالته نماذج للصحففين والصحفيات السجناء مثل مجدي أحمد حسين وإسماعيل الإسكندراني ومحمود حسين وبدر محمد بدر وسولافة مجدي، وإسراء عبد الفتاح، وعلياء عواد، وشيماء سامي وخالد داوود، وشادي سرور، وهشام فؤاد وحسام مؤنس، وأحمد سبيع وحسن القباني وأحمد الطنوبي ومحسن راضي، ومصطفى صقر.

وأكد المرصد أن الأمر لا يقتصر على حبس هؤلاء الصحفيين والمصورين بدون مبرر، ولكنهم يتعرضون لمعاملة قاسية في محبسهم، ويحرمون من حقوقهم الطبيعية التي توفرها لهم لوائح السجون، ومن ذلك حقهم في العلاج والدواء والتريض، وقد تسبب حرمان بعضهم من العلاج في وفاة أحدهم (الصحفي اليساري محمد منير) الذي تعرض لمضاعفات صحية في محبسه ولفظ أنفاسه الأخيرة عقب الإفراج عنه مباشرة، كما شكت بعض الصحفيات من حرمانهن من العلاج، وإجراء بعض العمليات الجراحية الضرورية.

كما لا تقتصر انتهاكات حرية الصحافة في مصر على حبس الصحفيين والمصورين، بل تشمل أيضا فرض سياسة الصوت الواحد على الإعلام المصري، ويتم مساءلة أصحاب الأصوات المستقلة دوما، وقد قامت الأجهزة الأمنية المصرية التابعة للقوات المسلحة بشراء أو تأسيس قنوات تلفزيونية وصحف، بحيث أصبحت تهيمن على أكثر من 80% من الإعلام المصري حاليا.

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وفيما يلي نص الرسالة المرسلة لرئيس لجنة العلاقات الخارجية كما أرسلت نفس الرسالة لنواب رئيس اللجنة ورؤساء الكتل البرلمالنية

 

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Message aux députés français

à l’occasion de la visite du général Al-Sissi en France

 

Madame la députée Marielle de Sarnez

Président de la Commission des affaires étrangères

 

 

Bonjour,

 

Comme vous le savez, le général Abdel Fattah al-Sissi est en visite d’État en France. Il sera reçu lundi 07-12-2020 par le président Macron. Au regard du soutien politique, sécuritaire et économique que lui apporte votre gouvernement, notre organisme (l’Observatoire Arabe de la Liberté des Médias ([1]) attire votre attention que ce soutien français au général al-Sissi l’encourage à s’engager davantage pour sa politique de violation de la liberté de la presse en Égypte. Ce pays occupe désormais le 166ème rang mondial dans le classement de la liberté de la presse (selon Reporters sans frontières). Le régime égyptien se trouve dans la liste noire à cause de ces violations qui ne cessent de se multiplier de jour en jour.

 

Permettez-nous de vous rappeler chère députée que les prisons de ce régime égyptien renferment actuellement un très grand nombre de victimes: parmi lesquelles il existe au moins 75 journalistes et photographes de diverses tendances politiques, qui ne sont coupables de rien d’autre que d’effectuer leur travail journalistique. Le tort de ces journalistes n’était que de rapporter, professionnellement, des faits indépendamment des versions officielles, ou bien d’exercer leurs droits d’exprimer librement leurs opinions dans leurs articles ou à travers leurs publications dans les réseaux sociaux.

 

Le but n’étant pas de lister les noms de tous les journalistes détenus actuellement en Égypte, mais nous mentionnons ici quelques exemples: il s’agit des journalistes: Sulafa MAJDI, Israa ABDEL FATTAH, Alia AWAD, Shaima SAMI, Khaled Daoud (journaliste au journal Al-Ahram), Ismail Al-ISKANDARANI, Mahmoud HUSSEIN, Shady SOROUR, Hisham FOUAD, Hussam MO’NIS, Majdi AHMED, Ahmed SUBAY, Hassan QABBANI, Ahmed Al-TANOUBI, Mohsen RADI, Mustafa SAQR et Badr MUHAMMAD BADR, et bien d’autres.

 

Non seulement ces journalistes et photographes sont emprisonnés de manière arbitraire, mais ils sont aussi soumis à des traitements inhumains dans leurs cellules. Ils sont privés de leurs droits élémentaires prévus par les règlements pénitentiaires, y compris leur droit aux soins, aux médicaments et à l’exercice physique.

 

Pour certains d’entre eux, la privation de soins a causé la mort. C’est l’exemple du journaliste de gauche Muhammad MUNIR, qui a eu des complications de santé dans la prison. Ce journaliste est mort au moment de sa libération. Plusieurs femmes journalistes se sont plaintes de ne pas avoir été soignées et privées arbitrairement de certaines interventions chirurgicales nécessaires pour leur santé.

 

Les violations de la liberté de la presse en Égypte ne se limitent pas à l’emprisonnement de journalistes et de photographes. Elles incluent également l’imposition d’une politique de la “pensée unique” aux médias égyptiens. Les journalistes porteurs d’opinions indépendants sont toujours inquiétés. Les services de sécurité des forces armées égyptiennes ont monopolisé ou créé des chaînes de télévision et des journaux, de sorte qu’ils dominent, à l’heure actuelle, plus de 80% des médias égyptiens.

 

Toutes ces violations sont exercées au su et au vu du général Al-Sissi. C’est une politique systématique qui n’est d’autre que la mise en œuvre de sa vision médiatique qui considère les médias comme de simples porte-voix en son nom, pour promouvoir sa politique. Les médias en Égypte ne sont pas autorisés à critiquer ou à publier des articles qui contredisent la version officielle des événements.

 

Pour ces raisons, nous vous sollicitons pour agir en faveur de la demande de libération rapide des journalistes égyptiens détenus. Nous attirons votre attention que le général al-Sissi, hostile à la liberté de la presse et à la liberté d’expression, instrumente le soutien du gouvernement français pour se dédouaner des critiques et commettre ainsi davantage de persécutions.

En vous remerciant pour votre soutien en faveur des droits humains fondamentaux.

 

L’Observatoire Arabe de la Liberté des Médias | Londres

 

[1] (organisation à but non lucratif soucieuse de la liberté des médias en Égypte et basée à Londres)

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